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La guerre pour des épices

La noix de muscade était très convoité à partir du XVIe siècle. 
 

La noix de muscade  est l'albumen de la grainedu fruit ovoïdedu muscadier, un arbre tropical de la famille des Myristicacées haut de dix à quinze mètres. La coque de la noix de muscade en est le tégument.

À l'origine, on ne trouvait des muscadiers qu'aux îles Banda, dans l'archipel des Moluques, en Indonésie.Au xve siècle, les Européens cherchent à atteindre directement les îles productrices des épices pour se les procurer à prix moindre que celui payé aux Arabes, qui les

achetaient eux-mêmes aux commerçants asiatiques. Les Portugais étaient les mieux placés dans cette quête car ils avaient déjà une base à Goa, en Inde. C'est de là qu'en 1511 part une flotte dirigée par le vice-roi des Indes, Afonso de Albuquerque, qui prend Malacca, alors le plus important port d'Asie du Sud-Est. Malacca servira de base aux Portugais, qui essaieront sans succès d'imposer leur monopole à la production et au commerce des épices.

 

Eradication des muscadiers par les Hollandais

En 1665, les Hollandais  chassent les Britanniques de l’île de Run. Pour stopper toute convoitise des autres puissances colonialse européennes, les néerlandais décident de mettre le feu à tous les muscadiers. La flotte britannique résiste. En1667, le traité de Breda mit un terme à ce conflit sanglant : la Hollande céda à l’Angleterre une de ses terres coloniales, à savoir Nieuw Amsterdam, surl’île de Manhattan, contre l’île de Run.  

Le muscadier fut ensuite exporté vers les Antilles et la Grenade pour y être également cultivé.

Le giroflier est originaire de lIndonésie et une des plus anciennes épices connues. Les chinois connaissent ses propriétés médicinales bien avant l’ère chrétienne. Les courtisans l’utilisent pour se purifier l’haleine avant de voir l’empereur.

Cultivé par les Hollandais dans l’archipel des Moluques il fut introduit en contrebande vers le IVe siècle à l’île Maurice par les français puis à la Réunion, aux Antilles, à Cayenne et à Zanzibar. En Europe, il fut très vite convoité et devint très prisé au même titre que la cannelle ou la muscade.  Au Moyen-Âge, le clou de girofle est particulièrement apprécié et utilisé (piqué dans des oranges) en protection contre les épidémies comme la peste, mais aussi comme conservateur des viandes.

Le commerce des épices est une activité depuis l'Antiquité, principalement entre l'Europe et l'Asie. Les civilisations asiatiques furent à l'origine du négoce depuis les temps les plus reculés et le monde gréco-romain s'y impliqua avec le trafic généré le long de la route de l'encens et le commerce romain avec l'Inde.

Ce commerce, d'abord par voie terrestre, est à l'origine des routes maritimes entre l'Europe et l'Asie conduisant à une croissance extraordinaire. Au Moyen Âge, les négociants musulmans dominèrent les routes maritimes à travers l'océan Indien, exploitant les ressources d'Extrême-Orient et convoyant les épices des entrepôts en Inde vers l'ouest par le golfe Persique et la mer Rouge, puis par diverses routes terrestres.

Les échanges furent totalement transformés par les Grandes découvertes des Européens qui placèrent le commerce des épices au premier rang des objectifs des négociants européens. L'ouverture de la route d'Europe vers l'Inde par le cap de Bonne-Espérance par Vasco de Gama à la fin du xve siècle, révolutionna les modalités et l'ampleur du commerce.

Plus encore, ce commerce - conduisant l'économie vers les temps modernes -  déclencha une période de domination de l'Orient par les pays européens, Portugal d'abord, puis Pays-Bas, Angleterre et France, confiant cette tâche aux différentes compagnies des Indes.

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